chronique d'une rentrée annoncée
moijedis – chronique d'une rentrée annoncée – façon Laurent Gerra imitant Monsieur Bertrand Tavernier.
Alors voilà, la rentrée on en parle plus hein... L'année démarre déjà très fort avec infos, fausses infos et démentis de ce qu'on a pas dit mais qu'on aurait pu penser. C'est pas clair mais moi j'me comprends. Faut pas non plus nous prendre pour des idiots. De mon temps c'était pas pire mais maintenant c'est encore mieux, à la différence qu'il faut en parler pour faire oublier ce à quoi on a pas à penser.
Je suis cinéaste, mais bon là j'ai un peu honte tout de même du niveau actuel du cinéma français comme de celui de l'international. Nous n'avons pas les moyens de faire dans le spectaculaire, mais avant nous savions écrire des dialogues et avions un minimum de discernement et d'imagination... Maintenant on va chez les gens, on plante les caméras, on filme ce qui s'y passe et ça devient un long métrage. Alors forcément c'est plat, le moral dans les chaussettes de Brigitte va nous plomber toute notre semaine. D'un autre côté, Jean-Pierre vient d'être licencier de sa boîte, pas très réjouissant tout ça.
Par ailleurs, c'est l'espoir de pouvoir annoncer pour bientôt un début de sortie de crise qui je le pense tiendra bien une année entière. Finalement, à force d'en parler nous serons convaincus que la reprise est au rendez-vous, et que si notre pouvoir d'achat régresse inéluctablement c'est de la faute des pays émergents qui nous piquent nos savoirs-faire pour tout fabriquer eux même à moindre coût. Non, ce n'est pas du pessimisme, je suis de nature enjoué et fougueux, hein ? Bon... La politique pour sa part a le mérite de nous distraire un peu avec ses coups de théâtre, ses controverses, ses ralliements improbables et ses courses aux destins personnels.
Voilà, je vais en rester là, je ne voudrais pas vous ennuyer de mon ton lourd et monocorde. C'est déjà fait, dommage mais j'y reviendrai quand même plus tard.
Merci Laurent Gerra d'inspirer ces propos